L’association 193 avait annoncé en octobre dernier la création d’une cellule d’accompagnement et de réparation des victimes liées aux essais nucléaires (CARVEN) « Te Pu papa ti’a ora ». Jeudi matin, le président de l’association 193, père Auguste, entouré de plusieurs membres de l’association et des 32 référents de la CARVEN a annoncé officiellement sa création. Les référents, qui en décembre dernier ont suivi une formation lors d’un séminaire, auront pour objectif principal de sensibiliser la population de toute la Polynésie et l’aider à constituer les dossiers de demande d’indemnisation. Il affirme qu’en « 2006 le ministère de la défense a reconnu à travers des documents déclassifiés que c’est toute la population qui a subi des retombées radioactives » et estime donc qu’il faut s’occuper de toute la population. Père Auguste s’appuie sur le cas de l’épouse d’Yves Conroy, décédée en 2004 d’un cancer du sein, et qui a obtenu une indemnisation en ayant vécu uniquement dans l’archipel de la Société et sans jamais avoir mis les pieds à Moruroa. Le président de l’association 193 espère qu’avec la mise en place de cette cellule il y ait « un soulèvement démocratique populaire ».
L’association 193 militera aussi pour le retrait du risque négligeable et de la date limite de séjour en Polynésie fixée au 31 décembre 1998 de la Loi Morin. Le président de l’association estime que cette dead-line est une « aberration » car selon lui beaucoup d’enfants entrent dans la liste des 21 maladies. Il considère cela comme une « rupture d’égalité ou discriminatoire alors qu’on parle d’égalité réelle ».