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1963 LES EXILES AU 25ème BGA à COMPIEGNE

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Alain Giot
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Inscription : 08 mars 2009, 11:31

1963 LES EXILES AU 25ème BGA à COMPIEGNE

Message par Alain Giot »

Dans cette période perturbée qui s'éternise, j'ai envie reprendre pied avec mes souvenirs et je l'espère de les unir aux vôtres.
Incorporé lors d'un hiver rigoureux et interminable au 25ème BGA le 1er février 1963, moi qui venait de la campagne, j'ai découvert ceux qui allaient faire partie de mon univers pour la durée de mon service.
Je dois avouer que la diversité des incorporés a été pour moi très enrichissante.
J'ai côtoyé des gars de tous les milieux et cela a enrichi mes connaissances.
Le 25ème à cette époque à hérité d'incorporés de diverses origines, de quoi constituer un Cie de Réunionnais, 1 gars de Pondichéry, 1 Néo-Calédonien (canaque) et 1 Polonais qui faisait le service militaire pour se faire naturaliser.
Les Réunionnais on les plaignait, venus d'une ile des tropiques pour atterrir en plein hiver dans un univers hostile, ça n'était surement pas bon pour leur moral. Plus de la moitié étaient illettrés parlant un dialecte créole "parler tictac" bref une unité à part à laquelle il ne faisait pas bon se frotter. Ils avaient obtenu de composer leurs repas car ils ne supportaient pas la tambouille du camp, donc c'était presque tout le temps du riz et pour la viande je ne sais plus.
Au bout de nos 6 semaine de classes, permission de sortie, les Réunionnais sont descendus en ville, ils ont trouvé une boite accueillante, (j'hésite entre La Moineaudière ou La Pinsonnière) avec des dames très gentilles, bref tout allait bien jusqu'au moment de payer, les pauvres gars fauchés comme les blés se sont fâchés et se sont colletés avec les protecteurs de l'établissement. il y a eu beaucoup de casse mais pas de blessé et nos créoles avaient mis les voiles avant la venue de la PM et des gendarmes.
J'étais de garde ce soir là et nous étions au courant de cet incident on a donc attendu le retour de nos gaillards prêts à les mettre au gnouf au moindre écart. On attend et l'on en voit un qui arrive seul, il salue à l'entrée et rentre au camp tranquillement, puis viennent les suivants un par un, comportement correct, donc nous n'avons pas eu à intervenir, bourrés comme ils l'étaient ils ont fait preuve d'une grande maitrise pour ne rien laisser paraitre.
On parlera une autre fois de la première garde avec les Réunionnais.
L'enfer c'est les autres écrivait JP SARTRE
l'enfer c'est soi même coupé des autres" dixit un grand homme ,L'Abbé PIERRE.i
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Alain Giot
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Re: 1963 LES EXILES AU 25ème BGA à COMPIEGNE

Message par Alain Giot »

La première garde des Réunionnais.
Après les classes on était bons pour prendre les tours de garde. Quand les premiers Réunionnais se sont présentés avec nous, ils ont eu droit aux consignes très strictes à l'époque, (je rappelle que l'OAS était encore active) étant donné le niveau intellectuel des gugus il fallait des traducteurs pour transmettre les consignes. Les premiers ont été mis en poste mais la relève n'a pas pu être effectuée car ils se sont montrés inflexibles envers la relève qu'ils ont menacé avec leur MAS36 baïonnette au canon, ils sont donc restés en poste jusqu'au matin et ce sont leurs copains qui sont venus leur faire comprendre la situation. C'est une petite anecdote, mais le meilleur c'est que les Réunionnais ont été exemptés de garde car considérés comme sentinelles dangereuses. Toute une Cie exemptée de garde c'est con pour les autres et j'ai beaucoup donné surtout les Week End, au point qu'après je déposais des permissions que je ne prenais pas pour rester logé et nourri au camp, j'ai aussi monté des gardes pour des copains, moyennant finances.
J'étais un très mauvais garde, la nuit, je sollicitais presque toujours le poste des ateliers ou je pouvais m'abriter dans une pile de pneus avec le burnous c'était impec. fallait juste surveiller la montre pour anticiper la relève. :lol:
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Gérard Gadaud
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Re: 1963 LES EXILES AU 25ème BGA à COMPIEGNE

Message par Gérard Gadaud »

Merci pour ce texte
Bel hommage à cette mixité que permettait cette époque le passage obligé à cette période de notre jeunesse
Je venais aussi d'une campagne profonde et isolée et j'ai eu le même ressenti à mon arrivée au 15e RGA
et en particulier cette absence de différenciation sociale
Les classes n'ont pas été mes meilleurs souvenirs de cette période, mais cette diversité était une expérience intéressante
(Mon envie d'évasion a été comblé et mon 1er tout du monde était un événement tout à fait exceptionnel dans "mon monde")
Ah les gardes...! Je n'ai pas de faits marquants de mes gardes, mais je me rappelle l’anecdote par pierre115 » lun. nov. 09, 2020
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qui ont participé à l'aventure du CEP à Totégégie, Mangareva, Hao, Fangataufa, Mururoa, ...; 115e CMGA, au 5e RMP, à la Marine, L'Armée de l'Air, Légionnaires, civils, ...
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